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LE CAPITAL DES MOTS - FLORIAN THOMAS

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L’ETE

 

 

l’électrique se lie si bien à la mer la saloperie de mer électrique

la saloperie de mer je m’étais promis de ne plus en traiter

de faire un sujet de ses pôles attractifs

elle vire à l’iode transparent, elle vire à la langueur mutique

elle vire lentement princesse de l’été, saloperie d’attrape-moustiques

mutisme éternel et princesse de l’été

grande béante de l’été vous pique comme une mouche

mutisme éternel, princesse de l’été vous colle aux narines un lait de bébé

mutisme mutique

la mer électrique vous dresse le portrait de quelques navires stupides

au loin dans sa matière figée

au loin dans sa matière figée la mer électrique, éternelle graisse bleutée

la mer vous attire et vous colle son éternité

 

 

 

***

 

 

 

 

 

AVEC MA CIGARETTE DE CANNABIS

 

 

Avec ma cigarette de cannabis quand vient juillet

 

Vient le lac et sa verdure viennent les allées

 

Les eaux troubles nichées d’écrevisses les pas jaunis

 

Les pas civilisés les pas voyous font des trouées

 

Avec ma cigarette de cannabis je vais en compagnie

 

Je vais aux anges aux rires des blagues de mes amis

 

Je vais multiple sous le bras vivant de mon délire

 

 

 

 

***

 

 

 

 

PONCIF

 

 

j’ai vécu un millier de rêves de train un millier de poèmes à la suite

tous logés au cerveau

tous ligotés à ma propension à voir, laisser passer les désirs

j’ai si bien vécu

ce train qui mène, s’insinue le jour de gares en gares

l’inde profonde, la campagne française, européenne

j’ai tout vécu par ces rêves tout le possible du monde par mon cerveau

le voyage se fait, précision du wagon dans le brouillard du sommeil

j’ai façonné le moindre détail, la moindre nervure, le sourire de la passagère

à chaque fois, toujours on se serait cru dans un téléfilm

le train avance comme s’insinue le serpent dans une vigne

le train rural, fait d’acier, train ancien lorsqu’on savait voyager

la terre à chaque fois est riche on dirait une inde profonde

la poitrine d’une femme

une jungle comme on la projette dans l’enfance

il n’y a plus de temps autre que ce soleil factice, déclinant, brûlant

un long train à chaque fois me brûle et je dois m’arrêter

 

 

 

 

FLORIAN THOMAS

 

 


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