Comme un long fleuve profond de l'été, tu allais vers moi.
Et moi qui pensais à toi, comme des songes mûris pas à pas.
Et moi qui écrivais un poème de mes doigts se couvrant de feuilles vertes.
Tu fus comme une révélation d'être si près de moi que je confondis nos deux corps emmêlés tel un écheveau.
Couleur de l'ambre, senteur du soleil et bruine d'eau d'une cascade.
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Les horloges de ta bâtisse s'effacent devant tes pas comme par magie.
On dirait que le pin s'encourage à donner ses fruits.
De ton isba pleine de papillons et de fleurs de lotus est né un fleuve imaginaire comme le Nil, lui qui sait produire des oasis aux mille verts comme une palette de peintre.
Haut est l'épervier dans le ciel d'Ithaque.
Profond est le rouge de ton cœur.
Et des nuages sont comme des virgules sur une terre d'émail que mène ma promise.
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Tu t'enfouis dans la nuit noire d'ébène comme un oiseau de pleine lune.
Tu as des rêves à rattraper et ton désir d'attraper la lune pour les récupérer comme pour les garder dans un tiroir te donne la force d'exister dans le jour.
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Rubis aérien.
Ô papillons fuyant devant tes doigts sur l'aile vermillon d'un soleil.
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Une main sculptée de Bouddha se pose dans ta bibliothèque.
Sa paume en face de toi lorsque tu dors sur ton lit, tes cheveux gardent ton sommeil.
Et tes rêves parcourent les murs de notre chambre.
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Dans l'hiver tu te conduis tel un arbre qui se penche pour porter le vent.
Et pourtant tout se bouscule tels des bouts de papier que tu aurais laissé traîner dans tes pas.
L'automne s'habille de presque rien et l'oiseau s'essouffle à trouver sa pitance.
OLIVIER CANTENYS
artiste-peintre professionnel (diplomé de l'Ensba)
site :
écrit de la poésie depuis l'adolescence.
site de poésie :
publication de 3 poémes dans le numéro 11 (mars 2012) de la revue Art' en-ciel.