Vingtaine
Elle disait bonjour
de sa chambre close
une tour d’ivoire
Le jeune la remerciait
Présent refusé sans aigreur
Sans fleurs ni couronnes
Et la tristesse s’installait pour longtemps
Images couleurs parfums
soliloques sans fin
sur deux routes
à tracer
aux portes de l’été.
****
Juste le vent
Le silence dans la tempête
le vacarme est ailleurs
tant de vies qui s’arrêtent
Partout partout
des enfants naissent
les sanglots montent
rêves avortés
dans une opulence factice
(images bruits
messages
saturés )
Le vent souffle et les hommes marchent
Sans rien voir somnambules
Feuilles mortes
Le ciel indifférent
Vide
comme un regard
terne et morne
Les lumières des villes
s’éteignent
***
Le passeport pour la mort
est dans ta poche ce n’est pas la peine
d’aller le chercher ailleurs.
La Main pesante sur l’épaule gauche
Rythme ta marche ferme
Et ton pas te conduit vers la rivière
où tu glisses comme un poisson trop petit
qui retourne à l’eau
à peine sorti de son lit par le pêcheur
dans ce monde de fer de feu et de merde
trop petit
pour ce monde de sang
dont tu sortiras par n’importe quelle porte
Adieu adieu bougie soufflée
disparition sans plus.
NASHTIR TOGITICHI
52 ans, psychologue clinicien depuis plus de vingt ans A été prof (maître aux) à la vingtaine après une licence scientifique. A fait de la formation professionnelle et en fait encore un peu.
A lu Henri Michaux, beaucoup de surréalistes, des poètes plus anciens et des contemporains plus proches aussi.
Ecrit pour lui depuis la petite vingtaine, rien publié.